zoothérapeute

L'organisation quand tu es zoothérapeute !

Hey lala !!! Je sais gros sujet !!!

Une collègue des Pyréées (Allo Anne-Laure) a posé la question ce mois-ci sur notre groupe de zoothérapeutes :

“Comment gérez-vous tout le matériel car ca devient un peu hors de contrôle ici”

AHAHAHAH

Est-ce que je ne le mentionne pas dans mes formations ca d’ailleurs ? Alors, de belles zoothérapeutes on gentiment acceptée de partager leur structures organisationelles et j’ai quelques idées en plus à vos suggérer, avant que le démon du bordel s’empare de vos outils !



Il y a l’organisation de déplacement pendant nos contrats

L’idéal, du moins entre la voiture et la structure, c’est d’avoir un chariot style jardin (facilement trouvable en ligne) avec de bonnes roues solides. Rétractable, il se met facilement dans la voiture et vous permet de tout apporter avec vous d’un seul coup. Sinon, j’ai aussi deux options de diable pliables qui sont super, avec un petit format plus compact ou encore avec une plate-forme plus large selon ce qu’on doit transporter.

Mais attention, la plupart des écoles n’ont pas d’ascenseur et beaucoup de marches. Les rampes de fauteuil roulant ne sont pas toujours déneigés…les trottoirs non plus. Ca peut avoir ses inconvénients mais c’est vraiment pratique pour s’éviter le tour de reins.

À l’intérieur des institutions, le chariots 3 étages est toujours tellement pratique. N’hésitez pas à le demander. Vous savez, on désinfecte toujours avec nos produits Loona avant de le remettre. L’animal sur le dessus ou au sol selon votre partenaire, les outils sur la 2e tablette et nos effets personnel en bas, c’est vraiment génial. En plus, les petits animaux sont à porté de vue, et à portée de mains, on aime !

Ensuite bien sur, une option que beaucoup de zoothérapeutes aiment, c’est la poussette d’animaux. Non seulement vous pouvez avoir plusieurs animaux avec vous, refermer le devant pour donner un répit mais vos outils sont en dessous et accessible, voir même la litière de votre chat. Pliable et prenant peu d’espace, ca règle aussi le problème des marches (ca se monte beaucoup mieux qu'un diable large ou le chariot de jardin.


Ensuite l’organisation à la maison

C’est là que ca devient important de s’y prendre tot ! Certaines zoothérapeutes ont une pièce dédiée à la zoothérapie, d’autres n’ont pas la chance d’avoir tant d’espace. Essayez d’être le plus pratique possible. Vous savez ce qu’on dit hein ? Si tu dois faire plus de trois étapes pour atteindre quelque chose tu n’iras pas ou tu ne le rangeras pas. Gardez cela en tête !

Les catégories sont importantes. Les doudous, les enclos, les sacs à dos pour divers animaux, les produits nettoyants, les jeux, les pictogrammes, les objets, les tshirts et autre vêtements, les objets de parcours, de psychomotricité, les outils en langage….pensez catégories !

Et pensez à bien voir ! Les bacs transparents sont à prioriser et les étagères plutot que les tirroirs. C’est pas très instagram dans ton salon, mais c’est efficace lors de ta préparation d’intervention. Pensez aussi à rassembler autant que possible tout dans le même coin, même endroit autant que possible. Votre préparation sera tellement plus joyeuse, sereine et moins anxiogène !



Il y a des solutions à petits prix !

Autres astuces pour pas virer craaaasy !!!!

Pensez à faire la rotation de votre matériel souvent. Nous avons tant de choses parfois par habitude on prend souvent le même matériel. On passe tant de temps à personnaliser nos outils c’est dommage ! Pensez aussi, aux changements de saison de faire un gros trie dans vos outils. Les jeux imcomplets, les pièces brisées, les jeux défraichis, salis il faut que ca sorte !

J’aime aussi beaucoup les machines étiquettes collantes qui te permettent d’identifier ce que contient un cartable ou un panier. De préférence, pour garder le cap, pensez à prendre en photo chaque outil d’intervention, de sorte que lorsqu’un patient à besoin d’un horaire pictos-illustré pour bien s’organiser, vous avez sous la main ce qu’il faut.

Ok et là j’en entends déjà dans la foule rire…mais oui je vais encore le redire…même si cordonier mal chaussé…svp je vous en prie, ranger et défaite vos sacs d’intervention à mesure. Remettre le matériel en plaace après chaque journée, les couvertures aux lavages etc ca tellement vous alléger mentalement !

Les nouveaux pictogrammes dans les sacs ziplock ou dans le cartable prévu à cet effet, remplir le rapport d’intervention, envoyer la facture, le recu et basta, on peut passer à demain !

Tentez aussi, dans votre pièce de rangemennt de penser organisation :

Étagères modulaires : Installez des étagères ajustables pour maximiser l’utilisation de l’espace vertical. Placez les objets les plus fréquemment utilisés à portée de main et les moins essentiels en haut ou en bas.

Crochets muraux et panneaux perforés : Fixez des crochets au mur pour suspendre les laisses, harnais, ou jouets. Un panneau perforé avec des crochets modulables peut vous aider à organiser des objets variés de manière visible et accessible.

Pensez aussi planification visuelle

Tableau blanc ou planning mural : Affichez un planning hebdomadaire pour planifier les séances de zoothérapie et indiquer le matériel nécessaire pour chaque séance. Cela évite de sortir des objets inutiles.

inventaire : Maintenez une liste ou un tableau Excel avec votre matériel pour éviter les achats en double et pour savoir rapidement ce qui doit être remplacé.

Utilisation de codes de couleurs !

Étiquetage coloré : Assignez une couleur à chaque catégorie (par exemple : bleu pour les jouets, vert pour les accessoires d’entraînement, rouge pour les produits de soin) en utilisant des étiquettes colorées ou du ruban adhésif. Cela facilite encore plus le repérage rapide.

Codes pour chaque animal : Si vous travaillez avec plusieurs animaux (chien, cheval, lapin, etc.), attribuez une couleur à chaque espèce pour simplifier l’accès à leur matériel.

Digitalisez vos outils et ressources !

Cataloguez votre matériel : Prenez des photos des bacs et notez leur contenu dans un fichier ou une application (par exemple Trello, Notion ou Excel). Cela permet de localiser rapidement ce dont vous avez besoin, surtout pour les éléments rarement utilisés.

Stockage numérique des supports pédagogiques : Si vous utilisez des fiches ou des ressources imprimées, numérisez-les pour les retrouver facilement et éviter le désordre papier.

J’espère qu’avec tous ces petits trucs, vous vous en sortirez mieux et que vous trouverez même du plaisir à tout organiser! Le grand congé arrive, pourquoi paas s’y mettre ?

Merci Anne-Laure pour ta question, je crois que ca va aider plusieurs zoothérapeutes non ?

Zoothérapeutiquement vôtre,

Audrey Desrosiers

La zoothérapie et les Troubles Graves du Comportement (avec D.I. et ou TED)

Connaissez-vous la clientèle avec un trouble grave de comportement (TGC)? Cette clientèle est souvent affectée par d’autres troubles/déficits. Par exemple, certains ont une déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme (TSA), un trouble de l’opposition (TO), etc. Par conséquent, il faut faire preuve d’une grande capacité d’adaptation lorsque nous travaillons avec ce type de personne.

Lors de la planification des objectifs, il est super important d’avoir un plan A, mais aussi un plan B, voire même un plan C. Notre client peut être sous médication, peut répondre moins bien, être désorganisé…Vous comprendrez mieux plus bas pourquoi il est primordial d’avoir plusieurs plans pour l’atteinte des objectifs!


Visite des lieux 

Dans le cadre de notre travail, il n’est pas toujours possible de visiter à l’avance tous les endroits que nous fréquentons avec nos animaux. Toutefois, il est essentiel de visiter le CRDITED avant et voici les principales raisons : il faut rencontrer les usagers et avoir un bref résumé de leurs principaux déficits. Il est préférable de visiter les unités, de connaitre la marche à suivre en cas d’urgence, de pouvoir identifier l’équipe de sécurité, etc. Avec la clientèle TGC, il peut y avoir beaucoup d’action donc il est préférable de bien connaitre l’endroit pour se protéger et protéger ses animaux partenaires.


Arrivée 

Nous avons parfois un horaire établi, en débutant avec un usager X ou une unité Y. Toutefois, il est peut être impossible d’entrer dans l’unité en question puisqu’un des usagers est en crise. C’est pour cette raison qu’il faut avoir l’approbation du personnel avant d’entrer dans une unité. Parfois, il y a une urgence, donc la sécurité et les intervenants sont demandés rapidement sur place. Il faut donc être très autonome et passer rapidement à l’action en allant voir les usagers d’une autre unité par exemple.

Durée 

Habituellement, la durée des activités est similaire pour tous les usagers. Toutefois, tel qu’indiqué précédemment, certains des usagers ne sont peut-être pas disponibles psychologiquement pour participer à l’activité. Certains sont peut-être en retrait donc le temps passé avec chaque usager peut donc varier d’une fois à l’autre. Il est donc primordial d’avoir des activités planifiées à l’avance pour combler le temps supplémentaire avec une même personne.

Clientèle 

C’est, sans aucun doute, une clientèle exceptionnelle, mais qui nécessite une attention accrue pour assurer la sécurité de tous, incluant celle des partenaires animaliers. Pourquoi? Certains gestes intentionnels ou non intentionnels des usagers peuvent être brusques. Certaines personnes peuvent empoigner les animaux, tirer sur différentes parties de leur corps donc il faut guider et surveiller les mains. Le travail d’équipe avec les intervenants est primordial puisqu’ils seront responsables de vous donner de l’information sur le comportement de leurs patients précédent votre présence. Vous devez donc connaitre par cœur chaque nom, chaque personne puisque vous pouvez croiser un intervenant dans le corridor qui vous crie rapidement : «  Martin dans l’unité A n’est pas disponible ». Cela vous indique donc de ne pas vous approcher de Martin donc vous devez être autonome et connaitre votre clientèle. Certains autres défis accompagnent la clientèle TGC. L’hygiène corporelle peut être négligée. Le lavage des mains avant la manipulation des animaux doit être fait et surveillé. Aussi, il ne faut pas être sensible à la nudité puisque certains usagers ne supportent pas les vêtements ou se déshabillent bien avant d’aller aux toilettes donc il ne faut pas être surpris de ces comportements.

Est-ce que vos animaux sont sensibles aux différents bruits? Les avez-vous habitués aux cris? Aux alarmes? Aux appels dans les intercoms? Pour bien comprendre, vous aurez accès à des exemples de bruits. N’hésitez pas à demander au personnel leur approbation pour enregistrer des cris/bruits (caméra fermée), pour ensuite désensibiliser vos animaux une fois à la maison.



Objets/Local 

Attention à vos objets! Laissez votre cellulaire dans la voiture, vos ciseaux à la maison et limitez vos outils d’intervention. Essayes de garder près de vous votre matériel puisqu’il peut être attirant pour d’autres usagers s’il est laissé sans surveillance (corridor par exemple). Avons-nous réellement un local de travail pour nos interventions? Pas vraiment! Nous devons nous installer un peu partout, où il y a de la place. Cela peut être dans un corridor, directement sur le plancher. Un enclos ou une clôture peut s’avérer utile pour délimiter l’espace de travail avec nos animaux. Aussi, il est important de laisser de la place au cas où l’équipe de sécurité serait appelée à intervenir rapidement dans une unité. Parfois, les usagers préfèrent rester au lit donc prévoyez des couvertures additionnelles pour les animaux.

Objectifs 

Les principaux objectifs à travailler dépendent des besoins de chaque usager. Vous devez travailler en équipe multidisciplinaire. Souvent, les habiletés sociales, l’expression des besoins et des émotions et les saines habitudes de vie sont des exemples d’objectifs à travailler.

La réalité – Résumé

Travailler avec une clientèle ayant un trouble grave de comportement (TGC) est super motivant et gratifiant, malgré le fait qu’il y ait plusieurs défis pour respecter un environnement sécuritaire. Vous devenez une ressource importante pour ces personnes donc vous devez être empathique et faire preuve de bienveillance.

Claudie Gauthier

La réalité de la zoothérapie en milieu carcéral

zoothérapie en milieu carcéral

Et bien oui, les services de zoothérapie proposés aux personnes criminalisées sont offerts depuis plusieurs années au Québec. Est-ce que les méthodes de travail sont identiques qu’avec la clientèle plus « régulière » ?

Pas vraiment!!!

Plusieurs contraintes sont à prendre en considération. Pour vous aider à comprendre, voici quelques exemples.

Tout d’abord, la zoothérapie se prépare avec la planification des objectifs, la sélection et la préparation des animaux ainsi qu’avec le matériel choisi. Est-ce réaliste de recourir au matériel habituellement utilisé? Dans les milieux carcéraux, plusieurs items sont interdits (cellulaire, ciseau, crayon - à valider, etc.). Comme ces milieux sont beaucoup plus contrôlés, il faut limiter le matériel au minimum. Idéalement, il faut faire une liste du matériel et la vérifier avant et après chaque groupe/personne.

Aussi, il faut s’assurer que tout le matériel soit facilement vérifiable par les agents; les objets doivent pouvoir se glisser facilement dans les détecteurs de rayons x, un peu comme lorsque nous devons placer nos objets personnels sur un tapis roulant pour passer la sécurité dans les aéroports.


zoothérapie en prison, milieu carcéral



Nous savons bien que nos animaux ne passeront pas dans les détecteurs de rayons x, mais ils devront passer par le scan corporel et peut-être même par un tourniquet. Les chiens, par exemple, doivent être à l’aise avec cette étape, qui est obligatoire. Et la médaille sur le collier de votre chien, qui indique peut-être votre numéro de téléphone, n’oubliez pas de la laisser dans votre voiture si vous ne souhaitez pas recevoir d’appels de vos usagers, ces derniers une fois sortis!!!


Arrivée 

Avec les différentes étapes pour passer la sécurité, vous comprendrez donc que votre arrivée doit se faire à l’avance (+-/ 30 minutes). Vous devez respecter cela, car les retards peuvent occasionner des défis supplémentaires pour les agents qui gèrent l’ouverture des portes.

Vous serez probablement seuls avec vos animaux pour traverser tous les corridors et portes et par conséquent, tous les autres usagers et employés devront attendre leur tour pour passer.

Durée 

Quoi de mieux que de débuter ce sujet par un exemple concret! Le centre de détention demande vos services pour 90 minutes. Ah, un drone a décidé d’atterrir pendant votre plage horaire!!! Ou bien un détenu a décidé de faire griller ses rôties un peu plus longtemps, mettant son secteur en fumée. Ou bien une fouille surprise retarde tout le processus du cheminement des usagers vers la salle des activités.

Est-ce que vous pourrez vraiment quitter à l’heure prévue? Avoir un horaire très flexible est essentiel pour ce type de clientèle. Est-ce que votre facture pourra refléter tous les changements occasionnés par les imprévus? Pas nécessairement, car les budgets approuvés doivent être respectés.



Clientèle 

Les personnes criminalisées sont toutes les mêmes, ayant les mêmes défis et les mêmes objectifs. FAUX.

Pour bien comprendre la réalité de la clientèle, voici quelques questions à se poser. Est-ce que les ateliers se font dans un établissement provincial ou fédéral? Avec des prévenus ou des détenus? Est-ce que l’activité se fait sur une base volontaire ou obligatoire? Assurez-vous d’avoir des groupes homogènes. Les intervenants sur place seront, principalement, en charge de cet aspect. Les délinquants sont placés, selon leurs caractéristiques personnelles, dans leur secteur respectif, pour éviter ou diminuer les risques de conflits. Par conséquent, vos groupes doivent refléter cette réalité.

Vous débutez une série d’activités avec 6 personnes, pendant 8 semaines. La première séance, tout se déroule relativement bien. La deuxième semaine, M. X s’est mal comporté pendant la semaine, il est absent. M. Y est au parloir, il arrive quelques minutes plus tard. Les consignes données au début doivent être réexpliquées. L’activité prévue doit être modifiée et adaptée. Deux semaines plus tard, M. A est parti en cure de désintoxication et M. B a été remis en liberté. Le groupe a encore changé. M. C a été ajouté au groupe, il en avait réellement besoin. Il faut donc encore faire preuve de flexibilité et accepter les mouvements d’usagers dans un même groupe.

Objectifs 

Il existe plusieurs différents types de délinquants : multirécidivistes, antisociaux, professionnels, accidentels, sexuels, névrosés, psychotiques, occasionnels, etc. Les besoins personnels et les objectifs à travailler sont complètement différents. Le choix des APIZ (animal partenaire intervention zoothérapie) est donc, encore plus, essentiel. Qui plus est, idéalement, une variété de partenaires peut s’avérer très utile pour répondre aux objectifs qui diffèrent, d’un groupe à l’autre, ou même d’une personne à l’autre dans un même groupe. Il faut aussi tenir compte du temps de détention (dates de sorties) de chacun des participants puisque cela aura une incidence sur leur réalité, donc sur leurs objectifs.

Les principaux objectifs pour les personnes criminalisées sont : la résolution de conflits, la résolution de problèmes, la gestion des émotions, les saines habitudes de vie, la gestion des pensées, etc.

Déplacements 

Tel que mentionné au début, il faut prévoir du temps pour les déplacements. Certains délinquants sont protégés des autres donc ils ne peuvent pas nécessairement être escortés vers les salles d’activités. Vous devez donc être à l’aise pour vous rendre dans leur secteur, sans agent à proximité. Vous avez un chariot, quelques animaux, des outils d’intervention, alors vous devez vous assurez de ne pas avoir trop d’escaliers à monter.


La réalité – Résumé

Comme vous avez pu le constater, plusieurs contraintes sont à prendre en considération lorsqu’il s’agit de travailler avec les usagers des milieux carcéraux. Le matériel de travail est limité, les heures d’entrée et de sorties doivent être flexibles, la clientèle varie pour chaque groupe/atelier (même si la demande initiale est d’avoir un même groupe uniforme).

Malgré les défis supplémentaires, notre travail est grandement récompensé par le bonheur et bien-être des usagers. À chacune des visites, ces personnes apprécient nos présences et prennent le temps de nous en faire part. Les animaux, particulièrement dans un contexte comme celui présenté, brisent l’isolement et permettent une communication active entre les participants.

Claudie Gauthier

Série Zoothérapie, Allons plus loin (épisode 7, saison 1)

@Van Royko

@Van Royko

Aller vite comme le vent

La zoothérapeute Audrey Desrosiers vient en aide à Lily, la fille de sa meilleure amie.  Elles font des exercices de physiothérapie afin qu’un jour, Lily puisse «aller aussi vite que le vent» sur son cheval au galop.

Le petit Médrick raconte à Audrey la perte tragique de ses deux chats dans un incendie.  Naïmo devient de plus en plus turbulent ce que risque de compromettre son séjour à la ferme.  Et l’arrivée d’une petite vache Highland sème la joie !


Qu’est-ce que la paraparésie spastique ?

La paraparésie spastique héréditaire (familiale) est un groupe de troubles héréditaires rares qui provoquent une faiblesse progressive accompagnée de contractures musculaires (faiblesse spastique) dans les jambes.

  • Les personnes atteintes de paraparésie spastique héréditaire présentent des réflexes exagérés, des crampes et des spasmes, rendant la marche difficile.

  • Les médecins recherchent d’autres membres de la famille qui souffrent du trouble, éliminent les troubles qui peuvent provoquer des symptômes semblables, et peuvent faire des examens génétiques.

  • Le traitement comprend la kinésithérapie, de l’exercice physique et des médicaments pour réduire la spasticité.

La paraparésie spastique héréditaire affecte indistinctement les deux sexes et peut survenir à tout âge. Elle touche environ 1 à 10 personnes sur 100 000.

Cette maladie se présente sous de nombreuses formes et peut résulter de nombreux types d’anomalies génétiques. Toutes les formes entraînent une dégénérescence des voies nerveuses qui transmettent les signaux du cerveau le long de la moelle épinière (vers les muscles).

Plus d’une zone de la moelle épinière peut être touchée. Nous avons vu que cette atteinte peut être troublante et déstabilisante pour ceux qui la vive.


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Résilience

Qu’est-ce que la résilience ? Médiatisée par Boris Cyrulnik, la notion de résilience en psychologie renvoie à l’ensemble des processus qui consiste pour un individu à surmonter un traumatisme psychologique afin de se reconstruire.
De façon classique, on considère que la résilience se construit autour de huit étapes :

  1. La défense-protection ;

  2. l’équilibre face aux tensions ;

  3. l’engagement-défi ;

  4. la relance ;

  5. l’évaluation ;

  6. la signification-évaluation ;

  7. la positivité de soi ;

  8. la création.

D’ailleurs, on aime tant Mr Cyrulnik, voici un court vidéo

Zoo-Lecture

Auto-stimulation sensorielle

Merci d’embarquer dans cette belle, grande et lumineuse aventure sur 10 épisodes, et vos commentaires et questions sont toujours les bienvenues !

Zoothérapeutiquement vôtre,

AUDREY DESROSIERS

Série Zoothérapie, Allons plus loin (épisode 6, saison 1)

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L’État de la nature

Sur la ferme, la zoothérapeute Audrey Desrosiers obtient une percée avec le petit Diego. Audrey emmène aussi Xavier à la campagne, qui prend plaisir à renouer avec la liberté qu’offre la nature. Au menu : un cheval, une couleuvre et du kayak !

Dimitrix, pour sa part, se retrouve à la croisée des chemins : réussira-t-il son secondaire 1 ? Son enseignante dévouée, Nathalie Pilon, arrive à la rescousse et l’aide à développer sa passion pour l’horticulture.


Lapin 101 : son langage et comment l’entraîner

Les lapins sont des animaux qui communiquent beaucoup entre eux, mais également avec nous. Il suffit de savoir bien les lire, et ils font de magnifiques partenaires d’intervention, comme vous l’avez vu dans cet épisode. Je travaille avec des lapins depuis près de dix ans et encore aujourd’hui, les résultats en intervention me surprennent sans cesse !

Les petits sons et leur façon de verbaliser leurs besoins

Loin d’être des êtres de silence, ils ronronnent et murmure en espèce de “cliquetis” pour nous signifier leur bien-être. Oui oui ! Vous pouvez même ronronner en réponse et ils vous comprendront. Les grognements n’apparaissent pas uniquement lorsqu’ils sont fâchés, mais aussi lorsqu'ils installent leur serviette et leur doudou, et qu’ils refont leur maison (wow, comment ils peuvent faire du bruit lorsqu’ils s’installent… (genre 5 minutes après que j’aie tout bien installé selon moi… nope ! Ils refont la cage en entier ! ). Ces grognements sont alors tout à fait normaux ! Les lapins font également un autre son lorsqu’on s’approche de la cage avec les gâteries, ou le petit déjeuner ! Vous allez voir, c’est parfois surprenant !

Cependant, le grognement de mécontentement ne laissera aucun doute sur l’intention du lapin, une morsure ou une charge se prépare et vous devez porter attention à la source de ce qui agresse votre lapin. Si vous entendez votre lapin gricher des dents, cela est souvent source de douleur physique et une visite au vétérinaire s’impose. Rapidement.

Les comportements de communication

Votre lapin vous fera sans doute de petites danses de joie en sautant, en se tordant, en tapant du pied, et cela est sa façon de vous démontrer son plaisir et son bonheur. En position “crêpe à terre”, comme je l’appelle, bien affalé sur le coté ou de tout son long sur le ventre comme s’il se dorait au soleil, cela signifie le grand confort et la confiance… Et qu’il est en semi sieste ! Si votre lapin se couche sur le dos les 4 pattes en l’air, il vient probablement de courir partout dans la maison, et rien au monde ne pourrait être mieux pour lui.

Le fameux frottement du menton !!! Ceci est une démonstration d’affection de la part de votre lapin. Il lui arrive sans doute de se frotter le menton sur vous, et bien prenez cela comme un compliment ! Ils ont des glandes sous leur menton, et ils mettent leur odeur sur vous. Le petit coup de nez sur le bras ou la main est une demande claire de caresses et d’attention.

Lorsqu’ils se montent sur leurs pattes arrières pour avoir une meilleure vision de ce qui se passe, vous pouvez récompenser ce comportement et vous pourrez par la suite ajouter un mot : hop, par exemple, et le lapin vous démontrera autant de capacité d’apprentissage que votre chat ou votre chien.




Outil d’art pour intervenir auprès des jeunes en troubles d’attachement

Avec Mara Laïka et La Roche (noms d’artistes collagistes), j’ai créé un outil d’intervention dirigé pour intervenir auprès des jeunes et pré-ados qui vivent avec des troubles d’attachement. Rares sont les outils d’intervention qui sont créés pour ce genre de clientèle. D’autres jeux existent qui, de la même façon, utilisent l’image comme outil de projection.

Je ne suis pas peu fière de cet outil ci ! Il devrait être commercialisé lors de la prochaine rentrée scolaire, ciel que j’aime l’automne ! Je patiente difficilement. En attendant, j’utilise et travaille avec celui que je me suis créé pour améliorer le cahier d’accompagnement. Avec mes cocos de St-Raphael School, j’ai pu remarquer que le deuxième degré nécessaire à la projection du soi est trop difficile avec les plus jeunes. J’ai obtenu de très beaux et sensibles résultats avec les plus grands. Cet outil mériterait un article à lui seul. Si jamais cela vous intéresse, dites-le moi en commentaire.


Qu’est-ce que la rétroaction et comment la stimuler

Aussi nommé feedback, cela signifie nourrir en retour. Suite à des comportements ou une situation, c’est revenir sur ce qui vient de se passer et tenter d’en extraire les points importants, éléments déclencheurs ou chaine d’actions. La rétroaction nous permet d’améliorer nos actions ou réactions. Mais également, de mieux se comprendre soi-même et les autres. C’est aussi le début de l’empathie enseignée. L’enfant apprend par modèle, alors n’hésitez pas à faire votre propre rétroaction à haute voix pour qu’il puisse apprendre de vous. Prenez un temps au moment des changements d’horaire ou lors de la fin d’une activité pour faire une courte rétroaction avec l’enfant, et il s’habituera à le faire par lui même. Une rétroaction sert à revenir sur l’évènement terminé ou les derniers comportements, et évaluer si nous aurions pu faire ou réagir d’une autre façon. C’est comment on s’est senti, et si nous avons bien communiqué nos besoins et envies. Il n’est pas lieu de reproches et jugements. Profitez-en, lorsque l’enfant le fait à haute voix avec vous, pour proposer des pistes de réflexions ou d’autres façons d’agir. L’enfant apprend en imitant, ne l’oubliez pas !

Comment micro-graduer ses objectifs d’intervention en zoothérapie

Suite aux évaluations d'orthophonie, en ergothérapie ou de neuropsychiatre, il nous revient de proposer la prise en charge thérapeutique en zoothérapie sur le long terme, basée sur les résultats et recommandations des autres professionnels. L'atteinte des buts sur le long terme est bien souvent assez évidente à concevoir. Cependant, micro-graduer ces grands objectifs est parfois chose moins aisée.

Je propose de vous donner quelques exemples de micro-graduation de grands objectifs, pour vous assurer que votre patient est en situation de réussite, que chaque étape respectera le niveau de difficulté attendu, que les compétences pré-requises nécessaires à l'atteinte des objectifs sont acquises, puis cela vous permettra d'amener votre patient à l'atteinte du grand objectif sélectionné. 





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Enfant de 4 ans et demi, objectif : augmenter le nombre de mots du vocabulaire et allonger les phrases. 

Vous devez savoir qu'un enfant de cet âge devrait (en moyenne) avoir un vocabulaire d'environ 2000 mots et en général, savoir faire des phrases à 5-6 mots. Vous pouvez donc vous attendre à avoir devant vous un enfant dont les phrases sont plus courtes et dont les même mots sont souvent réutilisés, avec un nombre assez pauvre de qualificatifs. Il vous faudra d'abord valider le nombre de mots que contiennent ses phrases courantes, en spontané. 

De simples activités de routines vous permettent aisément de vérifier le tout. Aidés de support visuel, en bout de parcours (par exemple, à la sortir du tunnel avec le chien), faites piger un picto dans le sac à dos du chien.

Une belle pomme rouge dans une boite bleue.

Demandez à l'enfant de vous décrire ce qu'il voit. Réponse : une pomme rouge ou une pomme et une boite.

En demandant d'ajouter plus de détails (et en donnant un exemple verbal de ce qui est attendu), ici par exemple : une pomme rouge, petite, dans une grosse boite bleue (ok, ça fait beaucoup là !). Pour chaque ajout de qualificatif, l'enfant pourra lancer la balle au chien ou ajouter le nombre de gâteries à donner selon le nombre de réponses données. Stimulante et amusante, cette méthode fonctionne très rapidement. 

Également, si l’ignorance de ces mots est peut-être en cause, vous pouvez suggérer quelques réponses possibles et l'enfant choisit celle qu'il préfère. Sachez que pour cette âge, il est normal que les mots avec gr, tr, pl, cl (contraction de consonnes) soient encore difficiles. Concentrez-vous sur l'objectif, qui est ici d’augmenter le vocabulaire et le nombre de mots dans les phrases. Vous devrez peut-être valider ses connaissances des concepts comme petit/grand, rond, long, les couleurs, les formes, etc. Ce sont des connaissances essentielles à acquérir avant de jouer avec elles dans des phrases. 

Autre truc qui fonctionne hyper bien : donner en visuel le nombre de réponses attendues des descriptions à faire. Je m'explique…

Le picto choisi va dans l'encadré au haut du carton. Toujours mon exemple de pomme rouge dans une boite bleue. Les ronds noirs sont le nombre de réponses demandées pour la construction de la phrase. L'enfant pousse/touche chaque rond noir lorsqu'il dit les mots de sa phrase, ou encore y dépose une gâterie pour l'animal présent (ou un morceau de salade, etc.). J'ai fait imprimer ce carton en hyper grand et je l’ai collé au mur ; ça rend le tout encore plus ludique et ça permet de bouger encore plus.  

En micro-graduant avec les concepts dedans/dessus, gros/petit vous vous assurez que l'enfant maîtrise bien ces notions pour les utiliser ensuite dans des phrases plus longues, et en augmentant le nombre de réponses attendues dans la phrase à construire, vous vous assurez que l'enfant augmente la longueur de ses phrases en devant utiliser plus de mots de vocabulaire. En variant les pictos, en ajoutant des images/objets inconnus, l'enfant développera de nouveaux mots. 

Merci d’embarquer dans cette belle, grande et lumineuse aventure sur 10 épisodes, et vos commentaires et questions sont toujours les bienvenus !

Zoothérapeutiquement vôtre,

AUDREY DESROSIERS

Série Zoothérapie, allons plus loin (épisode 5, saison 1)

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Un répit

La zoothérapeute Audrey Desrosiers trouve des astuces innovantes pour aider ses patients. Avec l’aide de son fidèle chien Hermine, Audrey aide le petit Médrick à faire ses exercices de physiothérapie.

Médrick se lie aussi d’amitié avec Naïmo, un jeune régulier de la Ferme Dada Do.

Audrey rencontre aussi Julien, un jeune homme vivant avec le Trouble du spectre de l’autisme. Ensemble, ils s’amusent avec Ange, une petite poule noire fort douée !



L’éleveur d’Alpagas

Heureuse de mon nouvel environnement depuis le déménagement, j’ai eu la chance de découvrir l’éleveuse Ham Nature à Ham Nord, et vous dire combien les Alpagas d’Annick sont incroyables !!! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai choisi mes deux beaux candidats chez elle. Vous avez pu voir que Danny est venu me donner un coup de main pour l’évaluation de ces derniers, mais également lors des présentations qui se sont, ma parole, déroulées au final plutôt rondement ! Ha ha ha! Malgré ce que mon p’tit cœur laissait paraitre dans l’épisode ha ha ha…

Pour toute évaluation de futurs partenaires d’intervention, je ne saurais suffisamment vous recommander de faire affaire avec un comportementaliste.




Asclépiade, ou les soyeux doux de ma vie !!!

Lorsque j’étais petite, ma mère me racontait cette histoire (qu’elle avait inventée), de soyeux doux qui apparaissent dans les poches des gens lorsqu’ils font sentir les autres bien dans leur cœur. Lors d’un camp de jour il y a quelques années, j’ai découvert que la ferme était remplie de ces vivaces extraordinaires, qui allaient donner vie à mon histoire (que je tente de faire publier, restez à l’affût !).

*D’ailleurs, de plus en plus de compagnies travaillent depuis les dernières années à faire de cette matière une version naturelle et végane pour le duvet d’oie/canards. On aime !


Le trouble d’opposition

Comment distinguer l’opposition passagère d’un réel trouble d’opposition? Lorsqu’un enfant présente un trouble d’opposition, une lutte de pouvoir s’établit ; l’équilibre familial est grandement perturbé et les parents se sentent généralement épuisés. Ils ont l’impression que c’est l’enfant qui « gère » la maison. Concrètement, l’enfant peut réagir de trois manières : de façon passive, en ne répondant tout simplement pas; de façon active, en détruisant les objets, en criant et en frappant; ou de façon passive-agressive, en faisant seulement semblant de respecter la consigne (Hammarrenger B.).

Le trouble d’opposition avec provocation touche de 3 à 5 % des enfants. Il peut s’aggraver si les parents n’interviennent pas et risque de nuire considérablement au fonctionnement de l’enfant. *source.

Quelques pistes pour diminuer l’opposition chez l’enfant :

  • Donner de l’attention positive

  • Adopter un style d’éducation positive

  • Établir des règles claires et justes

  • Choisir de ne pas intervenir sur tout, tout le temps

  • Faire des demandes efficaces et neutres

  • Appliquer les conséquences logiques sans négocier

  • Cesser toute forme de négociation

  • Être constant

Le trouble d’opposition avec provocation

C’est par les crises qu’ils finissent par obtenir ce qu’ils veulent et qu’ils finissent par avoir régulièrement le dessus sur l’autorité parentale. Il s’agit alors d’un problème sérieux, face auquel il est impératif d’intervenir rapidement. Sans intervention, le trouble oppositionnel avec provocation peut évoluer en trouble des conduites, qui s’apparente davantage à de la délinquance (opposition aux règles de société, comportements qui violent les droits des autres, délits, agressivité physique, etc.).

Au diagnostic du trouble oppositionnel avec provocation, le DSM-5 parle d’humeur irritable/colérique, de comportements d’argumentation défiant l’autorité et/ou de comportements vindicatifs. *source

À notre clinique de Montréal juste ici, nous avons des neuropsychologues disponibles pour vous aider à obtenir une évaluation, laquelle pourra vous soutenir dans le genre de stratégies à mettre en place pour mieux gérer le quotidien.

Les troubles d’attachement

Depuis les dernières années, j’évolue dans ma pratique en zoothérapie auprès des jeunes ayant, entre autres, un diagnostic de troubles graves d’attachement. Ce qui, comme vous le savez, représente de réels et quantifiables problèmes dans le développement du jeune et ce, pour le reste de sa vie. Voici :

La capacité d’établir un lien sélectif avec une figure d’attachement est reconnue comme un facteur décisif dans le développement normal, puisque l’échec à former un tel lien dans la petite enfance est associé à des troubles permanents, et en dépit des traitements, difficilement réversibles de la socialisation. En effet, l’enfant qui n’a pu bénéficier dans les premières années de vie d’une présence maternelle apte à favoriser l’apparition de liens d’attachement (soit en raison de ruptures répétées ou encore de l’incapacité de la figure maternelle à être sensible à ses besoins) risque de se détourner peu à peu de la relation pour devenir complètement détaché.

Rutter 1979 (voir Steinhauer, 1996) soutient que l’échec à former un lien sélectif durant la première enfance entraîne plus tard toute une série de comportements sociaux inadéquats. Pour lui, l’incapacité à établir un lien sélectif dans la première enfance compromet sérieusement l’adaptation sociale de l’enfant, ce handicap ne pouvant être entièrement surmonté plus tard par le placement de l’enfant dans un environnement plus favorable.

En 1995, Rutter précise que plus la période passée sans substitut maternel stable et adéquat est longue, plus les possibilités de rattrapage sont limitées. En effet, l’enfant, au lieu de former de nouveaux liens d’attachement, se détourne peu à peu de la relation pour réinvestir en lui-même l’amour d’abord destiné aux figures parentales. Tout se passe comme s’il avait abandonné l’idée qu’on puisse répondre à ses besoins. Il se montre peu disposé à aimer et à se laisser aimer, se liant plutôt de façon superficielle aux adultes, qui deviennent facilement interchangeables à ses yeux.

Selon Steinhauer (1996), un enfant qui n’aurait pas développé avant deux ans sa capacité d’attachement conservera de graves séquelles, tant au plan social que cognitif. En effet, ce dernier prétend que c’est afin de maintenir ses liens à la figure maternelle, que l’enfant parvient à abandonner des comportements non désirables socialement mais qui lui procurent du plaisir.

Loeber (1991, voir Holland et al., 1993) affirme aussi qu’il existe une période critique durant l’enfance, qui assure l’apprentissage d’habiletés sociales et que des situations de déprivation durant cette période, par des événements comme la séparation d’avec la mère, la succession des figures maternelles et la pauvre qualité des soins, préfigurent des comportements antisociaux ultérieurs.

*Pour lire en intégralité sur les troubles d’attachement, voici le lien juste ici.

Lors des interventions, il pourrait être aisé d’être personnellement atteint ou déstabilisé par l’apparente indisponibilité du jeune devant soi. Désintérêt, mentalement occupé, agitation motrice, fuite de réels contacts signifiants (la liste pourrait être longue).

Sachant leurs défis et lacunes, on le comprend, mais rationnellement. Puis, je suis tombée sur cet article (posté sur Bored Panda) racontant la réalité qu’a vécue Dawson (auteur californien) : comment, dans sa vie, sa personnalité et sa réalité ont été formatées à cause des troubles d’attachement et des répercussions de vivre avec des parents mentalement instables. Je vous le partage en traduction libre.


Ce que j’ai d’abord appris, en tant que survivant à des parents/à une famille dysfonctionnelle, c’est que personne de ton entourage ne pourra concevoir ou même entrevoir tout ce à travers quoi tu as dû passer.

Non, ton ami n’a sans doute pas remarqué qu’il t’a coupé 3 fois dans la même conversation,

non, ton frère n’a pas eu conscience que sa musique était trop forte pendant que tu essayais d’étudier,

non, ton meilleur ami ou amoureux ne se rappellera pas que tu es dans un moment intense ou que tu fais face à des deadlines,

non, personne d’autre que toi n’a conscience des dynamiques de power trip qui opèrent dans votre groupe d’amis.

Une habitude qu’ont les jeunes ayant grandi dans ce genre d’environnement nocif et instable est la tendance à relever les moindres détails. Être en état d’alerte et de veille constante. La moindre nuance de changement dans l’énergie, dans le ton des mots, prennent des proportions plus grandes, car une réalité demeure : ce genre de signaux est toujours précurseur de crises et de débalancements.

Savoir lire l’énergie d’une pièce, gérer les changements d’humeur, percevoir l’ironie qui mène aux dangers futurs… Ce sont des signaux normaux qu’un jeune qui a grandi depuis son plus jeune âge avec des troubles d’attachement, avec des parents mentalement instables, a appris à analyser en tout temps. Tout le temps.


La réalité est que, la plupart des gens ne font pas toutes ces analyses et perpétuelles remises à niveau du soi versus l’entourage immédiat. Je ne dis pas non plus que tous ceux qui ont cette réalité le font, mais ce genre de comportement est souvent le résultat d’abus.


J’ai une règle ; je ne réponds pas aux sous-textes, aux sous-messages. Ce qui inclut les tentatives de culpabilisation, le traitement de silence isolant, les traitements passifs-agressifs, etc. Je les vois, je les remarque, je dois aussi parfois les analyser, prendre une grande respiration et choisir de ne pas répondre. Parce que, ou bien c’est une réalité, ou bien c’est moi qui sur-analyse et qui donne une signification à quelque chose qui n’en a pas. L’habitude que j’ai de donner crédit à des détails qui pourraient mener à un éventuel danger pour moi, est toxique.

Et dangereux pour mes relations.


La meilleure chose que j’ai pu faire pour moi et pour mes relations est d’insister sur l’importance d’une réelle communication, honnête, en refusant catégoriquement les sous-textes.

Pour certains, cela relève d’un code moral ; pour les jeunes survivants aux troubles d’attachement ou à des parents mentalement instables, c’est une exigence pour rendre possible la guérison.

_____________________________


Ce témoignage m’a réellement touché, sur plusieurs aspects. D’abord, parce que je peux mettre des visages bien connus de jeunes qui pourraient/doivent être dans cette réalité. Ensuite, parce que ça explique l’indisponibilité mentale et émotive de certains autres. Bâtir une relation saine et sécuritaire, pour beaucoup d’entre eux, il n’en sera jamais question.

Pas par choix.

Par impossibilité.

J’aurai beau y mettre tout mon cœur et mon âme, les bases sont si abîmées, absentes et saccagées que jamais je ne pourrai m’attendre à les y rejoindre.

Mais.

J’espère pouvoir leur démontrer que certains adultes peuvent être bienveillants, présents, et montrer du support sans rien demander. Qu’ils peuvent faire confiance à leur instinct et à leur intuition, qu’ils ont le droit de faire des mauvais choix, que ce n’est pas grave. Qu’un adulte peut être là, tout près, sans rien attendre d’eux, qu’ils peuvent être acceptés même dans les manifestations plus sombres de leur détresse.

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Je l’ai souvent dit, évoluer avec ces jeunes, qui ont le mont Everest devant eux et Hiroshima dans le cœur chaque jour, c’est sans aucun doute la chose la plus difficile que j’ai eu à faire en dix ans de pratique.

Avec leur façon de se protéger, leur manière de t’accepter de coté… Les voir se battre intérieurement entre leur besoin de socialiser et de créer des liens, et leurs défenses qui remontent… ça bouleverse.

Ça bouleverse fort et pour la vie.

Comme pour eux.


Je vous laisse juste ici son fil tumblr qui est touchant et sensible. Il y partage sa réalité et quelques vers de poésie bien sentis. J’espère que mes cocos actuels pourront trouver, eux aussi, une voie pour canaliser…



Merci d’embarquer dans cette belle, grande et lumineuse aventure sur 10 épisodes, et vos commentaires et questions sont toujours les bienvenues !

Zoothérapeutiquement vôtre,

AUDREY DESROSIERS

Série Zoothérapie, allons plus loin (épisode 4, saison 1)

@Van Royko

@Van Royko

Le cycle de la vie

La zoothérapeute Audrey Desrosiers et sa complice Danielle s’inspirent du cycle de la vie.

Audrey entreprend aussi d’entraîner de nouveaux alpagas chez elle à la campagne pour en faire d’éventuels partenaires d’intervention en milieu scolaire.

Animaux Yoga !

Vous avez vu une courte séquence dans l’épisode de cette semaine où je faisais faire des positions de yoga à Julien. J’ai récupéré des anciens calendriers (de chats et chiens) qui étaient vendus en animalerie il y a plusieurs années. Voici ce à quoi ressemblent les grands cartons plastifiés que vous avez vus.

J’aime beaucoup me servir de ces cartons lorsque je vois que la concentration diminue ou lorsque le jeune démontre le besoin de bouger, de se dégourdir entre les activités. Il existe cependant plusieurs modèles disponibles en ligne à imprimer à la maison. Comme ce modèle tellement joli !!!

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La communication chez l'enfant autiste non verbal ou peu verbal

Julien est ce qu’on peut appeler peu verbal. Souvent en écholalie, il utilise un nombre restreint de mots dans le quotidien. Sinon, il répète beaucoup les mots que nous disons.

Ste-Justine en dit :

Il est d’abord important d’observer comment et pourquoi l’enfant qui est non verbal ou peu verbal communique déjà.

Comment ?
Cela peut être à l’aide de cris, de gestes (ex : pointer, prendre la main de l’adulte pour faire une action), d’expressions faciales, de sons, de mots, de phrases, d’écholalie.

Pourquoi ?
Les moyens utilisés, comme les cris, les gestes et les mots, véhiculent des intentions. Par exemple, un enfant peut communiquer pour demander, protester, attirer l’attention, saluer, commenter, etc.

En étant conscient du niveau actuel de l’enfant, nous pourrons l’amener à développer des moyens de communication plus efficaces, qui serviront à communiquer des intentions plus variées.


Les gestes, les images, les pictogrammes et les objets réels sont de bons supports à offrir pour un enfant non verbal. La compréhension de Julien est excellente, c’est cependant dans l’émission des demandes qu’il accuse une lacune. Maintenant rendu adulte, Julien a pu se développer des stratégies pour se faire comprendre, mais il n’est pas rare de rencontrer des enfants non verbaux en interventions. Mes animaux partenaires sont donc entraînés pour répondre aux gestes, pour que chaque jeune puisse se trouver en situation de réussite malgré que les commandes ne soient pas données à l’animal de façon verbale.


L’écholalie, ce que c’est

L'écholalie est un trouble du langage qui consiste à répéter les dernières syllabes ou les derniers mots qui viennent d'être prononcés par un interlocuteur.


Différences entre physiothérapie et ergothérapie

Voici de courtes définitions pour que vous puissiez être à même de voir les différences dans mes interventions et comment nous pouvons, en zoothérapie, faire l’application des plans d’intervention de ces spécialistes.

La physiothérapie

La physiothérapie consiste en un traitement visant à rétablir, à maintenir ou à améliorer la mobilité, la fonction et le mieux-être d’un patient. Elle vient en aide dans le cadre de la réadaptation physique, de la prévention des blessures, des soins de santé et du conditionnement physique.

L’ergothérapie

Les buts de l’ergothérapie :

  • Favoriser l’autonomie des personnes;

  • Permettre aux personnes d’avoir une qualité de vie satisfaisante;

  • Faciliter leur maintien dans un milieu de vie répondant à leurs besoins et à leurs préférences;

  • Faciliter leur intégration dans la communauté.

L’ergothérapeute évalue :

  • Les conséquences des problèmes de santé physique et mentale d’une personne sur les multiples fonctions de son corps et leurs influences sur la réalisation des activités;

  • L’effet positif ou négatif de l’environnement physique et humain sur la réalisation des activités;

  • Les caractéristiques des activités réalisées par la personne et ses routines personnelles;

  • Le degré d’autonomie de la personne dans la réalisation de ses activités.

Avant de définir son plan de traitement ou d’intervention, l’ergothérapeute analyse l’interaction entre ces éléments, car il doit orienter ses moyens d’action autant sur la personne que sur son environnement et ses activités.

Suite aux recommandations des rapports de ces deux professions, les zoothérapeutes sélectionnent les objectifs prioritaires et mettent en place les plans de traitements pour les suivis hebdomadaires. Les animaux se prêtent d’autant plus à ce genre de mise en place. Bonjour les parcours et les installations 3D !


Le cerveau et la mémoire émotionnelle

Notre cerveau possède deux types de mémoire. Il y a la mémoire de ce qu’on retient à mesure que l’on apprend, qui est une mémoire linéaire, comme la ligne du temps. Cependant, le deuxième type de mémoire, la mémoire émotionnelle, elle, ne fonctionne pas sur la ligne du temps. De là s’explique que vous sentiez une odeur et que cette odeur vous ramène 20 ans en arrière, vous rappelant votre grand-mère, etc.


Documentaire Alive Inside

Je ne saurais assez vous recommander ce documentaire qui met en lumière cette mémoire émotionnelle justement, auprès des patients atteints de la démence d’Alzheimer. La musique, comme les arts et les animaux, s’inscrit dans cette mémoire qui défie la démence. D’ailleurs, depuis 5 ans maintenant, je planche sur des données à produire sur les effets de la zoothérapie avec le maintient des fonctions cognitives en Alzheimer.

Je vous glisse la bande-annonce juste ici.

Merci d’embarquer dans cette belle, grande et lumineuse aventure sur 10 épisodes, et vos commentaires et questions sont toujours les bienvenues !

Zoothérapeutiquement vôtre,

AUDREY DESROSIERS



Des capsules...pour découvrir mes partenaires de la série !

@auboutdumuseau

@auboutdumuseau

TVA et Moi & Cie nous ont demandé de produire des capsules où nous pourrions présenter plus en détails certains des partenaires animaliers avec lesquels j’interviens dans la série. Je suis très heureuse de vous les présenter ici. Vous découvrirez Zelda la lapine, Toulouse l’ânesse, Hermine ma belle cockapoo ainsi que Wilco le grand cheval.



 
 

Sécuritaire la zoothérapie ?


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C’est la question que se posent plusieurs personnes qui, un jour ou l’autre, entendent parler de la zoothérapie. Et d’autant plus si elles sont directement ou indirectement touchées par cette approche. Car, des risques, il y en a. Mais il y a aussi toute une série de mesures pour les prévenir, ainsi que des règles d’éthique et de déontologie pour encadrer cette pratique.

Lorsque l’on comprend les bénéfices possibles de la zoothérapie, il est tout naturel de se questionner sur les risques qui peuvent être encourus et les moyens pris par l’intervenant en zoothérapie pour les prévenir et les gérer.



En effet, on ne peut négliger les risques de blessures, de morsures, d’allergies, de comportements agressifs, de zoonoses (maladies transmissibles de l’animal à l’humain et vice-versa), d’attachement entre le client et l’animal, etc. On pense beaucoup au client quand on parle de tels risques, mais ceux-ci s’appliquent également à l’intervenant en zoothérapie ainsi qu’à l’animal partenaire.

L’intervenant en zoothérapie doit mettre en place un cadre garantissant une certaine sécurité pour tous dans sa pratique. Ceci comprend, entre autres, la compétence et la formation de l’intervenant et de son animal partenaire, les assurances de responsabilité civile et professionnelle, un protocole en cas d’incident ou d’accident, la sélection des participants, la sécurité des milieux où est pratiquée la zoothérapie, un code d’éthique.



Il est primordial que l’intervenant connaisse très bien son animal partenaire; qu’il reconnaisse ses signaux de stress et d’apaisement; qu’il comprenne ce que l’animal lui transmet comme message; qu’il puisse prédire ses comportements. Ainsi, bien des situations fâcheuses peuvent être évitées. Concrètement, cela signifie que l’intervenant choisit avec soin son animal partenaire en s’assurant qu’il est socialisé, équilibré et mature. L’animal est suivi de près par son vétérinaire et il a reçu tous les vaccins. Il est propre et sa présentation est soignée. Bref, l’intervenant doit s’assurer que son animal partenaire est en bon état de santé physique et psychologique. C’est sa responsabilité d’être prévenant quant aux besoins de son animal et de le préserver des risques. C’est aussi la responsabilité de l’intervenant d’établir clairement, auprès de l’établissement pour lequel il travaille, son protocole de gestion de risques et de l’arrimer avec ce qui se fait dans l’établissement, par exemple la marche à suivre en cas d’incident. Il doit intervenir dans le respect de la philosophie, des valeurs et des règles d’éthique de l’établissement.



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De plus, il doit mettre en œuvre les mesures nécessaires, en éduquant et en informant le personnel et la clientèle du milieu, pour que sa propre approche soit respectée dans sa globalité (règles de sécurité par rapport à l’animal, respect des limites du contrat, etc.). L’important est de se souvenir qu’il faut trouver l’équilibre acceptable pour chacun entre risques et sécurité. Car un risque bien géré est propice à l’ouverture, aux changements et à la croissance pour chacun des acteurs.


Il faut noter que la profession de zoothérapeute, ou plutôt d’intervenant en zoothérapie, n’est pas un titre protégé, elle n’est régie par aucun ordre professionnel ni aucune association. Plusieurs écoles privées offrent une formation en zoothérapie. Une seule formation au Québec est reconnue par le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, il s’agit de l’attestation d’études collégiales (AEC) Stratégies d’interventions en zoothérapie offerte par le Cégep de La Pocatière .

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La zoothérapie est souvent pratiquée par des professionnels en relation d’aide qui ont ajouté la zoothérapie à leur champ de compétences en suivant une formation, d’où l’importance de s’assurer et de bien vérifier la formation de base de l’intervenant et voir s’il appartient déjà à un ordre professionnel (ex. : ordre professionnel des travailleurs sociaux, psychologues, ergothérapeutes, physiothérapeutes) ou à une association (ex. : éducateurs spécialisés) dans le domaine de la relation d’aide. Dans ce cas, sa pratique est régie préalablement par son ordre professionnel ou son association. Ce qui signifie que sa pratique est balisée par un code d’éthique et de déontologie qui agit dans un cadre légal et qu’il possède des assurances de responsabilité civile et professionnelle.

Ainsi, il est tenu à la confidentialité et au secret professionnel. De plus, certains intervenants en zoothérapie ont mis sur pied leur propre code de déontologie pour leur entreprise. Dans tous les cas, les intervenants en zoothérapie doivent respecter le code de déontologie de l’établissement où ils offrent leurs services. Également, lorsqu’on parle de zoothérapie, on parle bien sûr d’animaux. En tout temps, l’intervenant doit tenir compte des considérations éthiques envers son animal partenaire.

L’intervenant en zoothérapie ne veut pas d’un animal-robot. Il veut un animal qui a de vrais comportements animaliers naturels, ce que l’on appelle l’autodétermination, car c’est cela qui permet d’être vraiment aidant avec une personne en besoin. L’intervenant en zoothérapie vise une collaboration réelle, une inclusion de tous les acteurs dans la relation et pour cela, le rôle et la considération de l’animal ne doivent pas être de second ordre.

Dans les faits, ces considérations éthiques envers l’animal peuvent se manifester de différentes façons, en voici quelques exemples : un suivi vétérinaire régulier, l’animal partenaire ne doit pas présenter de douleurs ni de blessures, il doit prendre des pauses, il doit être respecté dans ses décisions, il doit être protégé de l’abus ou du danger lié à la clientèle, etc. L’animal est un être sensible et intelligent, il doit être considéré comme tel tant par l’intervenant que par les clients. C’est le travail de l’intervenant d’éduquer sa clientèle au respect de l’animal. Bref, l’animal doit aussi y trouver son compte, c’est un partenaire, ne l’oublions pas!



Source: Tous ces textes sont tirés de La zoothérapie, sous tous ses poils, dont les auteurs sont Marie-Ève Bernier, Nathalie Beaudin, Maryse Perreault, Joannie Bouliane-Blais, Caroline Charron-Laporte, 2011 – Tous droits réservés ©

La zoothérapie cette inconnue

Les relations humain-animal font partie de la réalité humaine depuis des millénaires, de la Grèce antique au Moyen Âge, du York Retreat d’Angleterre (1792) aux établissements américains (1919 et 1972), des études de Boris Levinson dans les années 50 à nos jours… comment conçoit-on aujourd’hui cette relation humain-animal dans un cadre de relation d’aide, telle que nous l’apporte la zoothérapie?


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La zoothérapie, née des études de Boris Levinson dans les années 50 et telle que nous la connaissons aujourd’hui, s’inscrit désormais au Québec parmi les sources de relation d’aide accessibles à toute personne en besoin. Elle repose particulièrement sur une triade composée de la présence de la personne ayant un besoin et en recherche d’aide, de l’intervenant en zoothérapie et de l’animal sélectionné à cet effet. De plus, divers savoirs sont requis pour mettre en place une telle triade, soit des connaissances particulières en relation d’aide et en relation animalière, un savoir-être, d’ailleurs essentiel à tout intervenant œuvrant en relation d’aide, et un savoir-faire particulier permettant à l’intervenant d’agir en triade vers les objectifs fixés.



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Dans le contexte offert par la zoothérapie, cette triade devient un espace protégé, sécuritaire et sécurisant. L’humain à travers l’animal présent parlera de soi, se dévoilera, s’affirmera et se livrera dans ses interactions avec l’animal, en fonction de sa perception de l’animal et de son rapport à ce dernier. Il créera des liens et développera une relation avec cet animal. Il prendra contact avec l’autre dans ce qu’il a de similaire. Au même moment, cet animal sélectionné saura refléter par son comportement ou sa réaction spontanée, ces émotions qui habitent l’humain face à lui.



Appuyé par l’intervenant en zoothérapie, dans ce processus dont l’animal fait partie intégrante, l’humain apprendra sur lui-même, amorcera un changement vers l’atteinte d’objectifs précis établis au préalable, pour éventuellement généraliser ses nouveaux acquis à une expérience réelle dans son milieu de vie.



Pour ainsi dire, la présence de l’intervenant est essentielle. Cette personne formée en zoothérapie ajoute la dimension animalière à son intervention. En collaboration avec un professionnel du monde médical, elle saura adapter et réaliser l’intervention en ajoutant la dimension animalière à la thérapie. Elle a un rôle précis en intervention : lire la réaction de l’animal et l’interpréter en fonction de la difficulté de la personne en besoin. Son rôle en est aussi un de soutien visant à aider le client à trouver en lui les moyens ou les solutions pour d’abord gérer relation avec l’animal, ou encore répondre à ce dernier de façon adéquate, en vue d’un éventuel transfert de ses acquis relationnels vers ses relations avec l’humain dans son milieu de vie.

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Là où d’autres formes de relations d’aide n’arrivent pas à combler le besoin ou n’apportent pas de réponses suffisamment intéressantes, la zoothérapie peut aider la personne à nommer une difficulté, à l’apprivoiser et à la surmonter. Aussi, la zoothérapie s’adresse tant aux enfants en difficulté d’apprentissage qu’à l’adolescent ayant un trouble de comportement, à l’enfant ayant un trouble envahissant du développement (TED) ou un trouble d’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), à l’adulte en réhabilitation physique, en santé mentale ou auprès de la personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer, etc.

Il est important de souligner que, pour appuyer la personne en besoin au sein de la triade, en plus de l’intervenant et de l’animal, les partenaires de son milieu de vie jouent un rôle primordial. Il peut s’agir entre autres de l’équipe clinique composée du médecin, de l’infirmière, du psychologue, de l’ergothérapeute, du physiothérapeute, de l’orthophoniste et d’autres spécialistes de la santé. Se greffe aussi à cette panoplie de partenaires l’éducateur spécialisé, le professeur, le travailleur social, sans oublier le parent et tout aidant naturel, qui d’ailleurs sont les premières personnes concernées, mis à part la personne en difficulté.


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Ainsi, qu’il s’agisse d’une difficulté d’ordre affectif, social, cognitif ou physique, la zoothérapie peut aider. Elle s’exerce à l’occasion dans un cadre récréatif ou dans un cadre éducatif, et très souvent dans un cadre thérapeutique. Elle se compose d’activités assistées par l’animal (AAA) dont les bénéfices ont un impact indéniable sur la qualité de vie des participants ou de thérapies assistées par l’animal (TAA) qui se distinguent du fait qu’elles sont adaptées à la personne en besoin ou à la condition médicale de cette dernière.

Ces thérapies dirigées incluent des objectifs et des stratégies d’intervention visant l’amélioration des fonctions physiques, sociales, psychologiques, émotives et cognitives au sein d’un processus documenté. L’encadré indique toutes les nuances entre les AAA et les TAA. De plus, de par sa nature où l’interaction du client avec l’animal est encadrée, la zoothérapie se distingue de la visite animalière dont le seul but est de divertir.

De même, la zoothérapie se distingue du simple fait d’avoir chez soi une présence animale, puisque dans cette situation, aussi habile que l’animal puisse être à entrer en relation, il n’offre pas le soutien de l’intervenant aidant la personne à agir sur ses difficultés. La zoothérapie offre en fait d’autres avenues à la personne en besoin pour surmonter ses difficultés dans un cadre sécuritaire et sécurisant. Elle valorise le développement des relations humaines et du savoir-être à travers la relation humain-animal, une relation qui se veut saine, équilibrée et respectueuse.

Elle est en plein essor au Québec.

Renseignez-vous!

Il est avantageux de la découvrir et de la connaître.

Source: Tous ces textes sont tirés de La zoothérapie, sous tous ses poils, dont les auteurs sont Marie-Ève Bernier, Nathalie Beaudin, Maryse Perreault, Joannie Bouliane-Blais, Caroline Charron-Laporte, 2011 – Tous droits réservés ©